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Dans la fleur de l'âge

Et si on parlait d’âge et de danse !

Jusqu’à quel âge danse-t-on ? Qu’est-ce que c’est être âgé ? À quel âge considère-t’on qu’un·e danseur·euse est vieux·vieille ? Qu’est-ce que l’âge produit sur la danse ?

Dans la culture occidentale, âge et danse n’ont pas toujours fait bon ménage. Le champ de la danse, n’échappe pas, lui non plus, au diktat de la jeunesse. Néanmoins, certain·e·s artistes interrogent la question de la vieillesse dans la danse et s’en emparent dans leur travail.Le rapport intime à l’âge est avant tout culturel et témoigne de réalités distinctes dans la manière de considérer le passage du temps sur le corps, l’expérience et les techniques d’un·e danseur·euse.

De l’invisibilisation des corps âgés des interprètes aux limites du corps, de la mémoire à la transmission, de l’intime à la filiation, de nombreux·ses chorégraphes et artistes ont travaillé sur la question du corps et de son évolution dans le temps. Qu’il soit engagement politique, reflet d’une communauté ou hommage, etc., l’âge agit sur la danse.

Ce mois-ci, Danse on air tente de porter regard attentif sur ce phénomène.

©DR
Somatiques en terrain social et politique par Isabelle Ginot

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Isabelle Ginot est enseignante chercheuse en Danse à l’université Paris 8. Dans cet article, elle développe une réflexion sur un questionnement rarement élaboré : Comment les somatiques engagent-elles une relation avec les questions sociales et les milieux sociaux où elles s’exercent, et quelles sont les figures du·de la pédagogue, praticien·ne, professeur·e, guide, qui peuvent émerger, comme instrument politique – ou au contraire, comme obstacle à un projet d’usage politique de ces pratiques ?

Elle s’est particulièrement appuyée sur le travail de Nathalie Hervé, artiste, danseuse improvisatrice, et praticienne de la méthode Feldenkrais, qui conduit des ateliers au sein d’un CNE (Centre national d’Evaluation, structure interne à l’administration pénitentiaire française). En effet, Nathalie Hervé développe un protocole de travail qui peut sembler paradoxal : à la fois un enseignement de séances Feldenkrais apparemment très orthodoxe vis-à-vis de la méthode, et un positionnement pédagogique transgressif vis-à-vis de cette même méthode.

Une commande de La Manufacture CDCN dans le cadre du programme de culture chorégraphique en ligne Danse on air

Pour en savoir plus sur l'auteure

Isabelle Ginot est enseignante chercheuse en Danse à l’université Paris 8 et praticienne de la méthode Feldenkrais. Elle est à l’initiative, avec l’association A.I.M.E / Julie Nioche, du laboratoire “Mouvements engagés”. Ensemble, elles ont initié et dirigé le DU “Techniques du corps et monde du soin”, à l’université Paris 8, de 2008 à 2018.

Ses recherches portent sur les pratiques “artistiques corporellement et socialement engagées”, sur l’analyse d’oeuvres en danse, et plus particulièrement sur les oeuvres mettant en scènes des artistes en situation de handicap; sur les pratiques somatiques, et sur les usages politiques et sociaux de la danse et des somatiques. Elle a dirigé l’ouvrage Penser les somatiques avec Feldenkrais (L’entretemps, 2014); codirigé avec Marie Bardet et Joanne Clavel Ecosomatiques. Penser l’écologie depuis le geste. ed. Deuxième Epoque, 2019; avec Philippe Guisgand, Analyser les oeuvres en danse. Partitions pour le regard. CND 2021. La plupart de ses travaux sont disponibles ICI.