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Dans la fleur de l'âge

Et si on parlait d’âge et de danse !

Jusqu’à quel âge danse-t-on ? Qu’est-ce que c’est être âgé ? À quel âge considère-t’on qu’un·e danseur·euse est vieux·vieille ? Qu’est-ce que l’âge produit sur la danse ?

Dans la culture occidentale, âge et danse n’ont pas toujours fait bon ménage. Le champ de la danse, n’échappe pas, lui non plus, au diktat de la jeunesse. Néanmoins, certain·e·s artistes interrogent la question de la vieillesse dans la danse et s’en emparent dans leur travail.Le rapport intime à l’âge est avant tout culturel et témoigne de réalités distinctes dans la manière de considérer le passage du temps sur le corps, l’expérience et les techniques d’un·e danseur·euse.

De l’invisibilisation des corps âgés des interprètes aux limites du corps, de la mémoire à la transmission, de l’intime à la filiation, de nombreux·ses chorégraphes et artistes ont travaillé sur la question du corps et de son évolution dans le temps. Qu’il soit engagement politique, reflet d’une communauté ou hommage, etc., l’âge agit sur la danse.

Ce mois-ci, Danse on air tente de porter regard attentif sur ce phénomène.

©extrait de la video de Kontakthof - Pina Bausch
PLAYLIST VIDÉO & DANSE : L’âge et la danse

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À travers une sélection de pièces, Danse on air propose de traverser des pièces et des projets artistiques qui abordent la question de l’âge dans la danse. D’abord, chez Mizel Théret, dans sa pièce Je me souviens, qui questionne le vieillissement du corps du danseur, et où le corps est celui de la mémoire collective avec trois figures de la danse basque âgées de 75 à 90 ans qui viennent bouleverser notre rapport au temps. S’en suit Sylvie Balestra qui propose avec Vieillesse et Élégance une création participative avec des séniors en posant la question du rapport à l’élégance qu’on peut avoir en vieillissant. Elle s’associe avec Camille Auburtin, réalisatrice, pour la création d’une collection de micro-portraits des seniors qui ont participé au projet.

La question de la place des personnes âgées dans la danse, et plus largement dans la société, est traitée dans la pièce SENEX… ZOÉ du chorégraphe Gilles Baron. Au côté de Zoé Maistre, trapéziste de 68 ans, ils constituent un groupe de personnes composé d’une quinzaine de seniors et des élèves de l’École de cirque de Bordeaux. La pièce donne à voir deux réalités, deux âges de la vie, deux types de positionnement par rapport au corps.

L’âge dans la danse c’est aussi les limites du corps, thème que le chorégraphe Trajal Harrell aborde dans son solo Return of La Argentina dans lequel il rend hommage à La Argentina, pièce créée par Kazuo Ohno en 1977, lui-même inspiré par la danseuse espagnole Antonia Mercé, surnommée La Argentina.

Ne passons pas à côté du classique Kontakthof de Pina Baush, pièce dans laquelle 24 danseur·euse·s vont se côtoyer, s’affronter, se mordre, errer seuls ou en groupe…, pendant près de 3 heures. La pièce a une histoire particulière, puisqu’elle a été reprise une première fois par Pina Bausch pour des personnes de plus de 65 ans, puis une deuxième fois, peu avant sa mort, pour des adolescents. Il y a aussi la pièce Lutz Förster du chorégraphe Jérôme Bel, sorte de rétrospective de l’histoire personnelle et des expériences du danseur Lutz Förster, célèbre danseur de la compagnie de Pina Baush. Pour finir, n’oublions pas que l‘âge se retrouve aussi dans la question de filiation avec le projet MONUMENT 0.7: M/OTHERS de la chorégraphe et performeuse Eszter Salamon, duo mère/fille qui interroge la mémoire et l’intergénérationnalité dans la danse.

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