Le sociologue Pierre-Emmanuel Sorignet (professeur de sociologie à l’Université de Lausanne) se penche sur un phénomène rarement observé en danse : une ancienne danseuse de ballet atteinte d’Alzheimer, Marta Gonzalez, âgée de plus de 60 ans, se remémore la danse qu’elle a jadis interprété aussi simplement que si elle sortait d’une représentation, grâce à la musique du Lac des cygnes.
Dans cette émission, Pierre-Emmanuel Sorignet, nous explique quand l’interprète en danse se considère “vieux” dans notre société occidentale, et inversement, à partir de quand cette société le classe dans la catégorie des danseurs·euses âgé·e·s.
Il distingue l’interprète du chorégraphe qui ne se voit pas confronté aux mêmes limites professionnelles. Parmi les raisons qui expliquent ces phénomènes : les effets de la sacralisation de certains patrimoines culturels chorégraphiques, au détriment d’autres cultures chorégraphiques, favorisant alors des esthétiques en danse bien identifiées. En découle alors la permission tacite pour certains acteur·ice·s de la danse de continuer plus longtemps leur pratique artistique. Ne donnant pas la place à tous les univers esthétiques chorégraphiques de cohabiter ensemble, collant l’étiquette de “ringarde” à certains acteurs du monde de la danse. Et si c’est ringard, cela signifie être dépassé et être dépassé, est-ce être vieux ?